Homo Addictus – Synthèse du Rapport final
Homo Addictus, une intervention de prévention et de promotion de la santé déployée de manière transversale dans différents lieux de la Fondation pour l’animation socioculturelle lausannoise au cours de l’année 2023.
Réalisé avec le soutien de la Direction Générale de la Santé Vaud dans le cadre de l’appel à projets: Prévention des maladies et promotion de la santé – Fonds pour la prévention et la lutte contre les addictions
Introduction
Le projet de prévention et de promotion de la santé « Homo Addictus » s’est déroulé en 2023 dans six lieux de la FASL à Lausanne, incluant trois Maisons de quartier et trois Centres socioculturels. Chaque équipe a collaboré avec les habitants pour identifier les thèmes prioritaires : nutrition, activité physique, nouvelles drogues, comportements à risque chez les adolescents et surconsommation. Diverses animations et événements ont ensuite été organisés sur plusieurs mois pour aborder ces sujets sous différents angles.
Adolescence en Turbulence – Quartier de la Pontaise
Ce projet a sensibilisé les jeunes, leurs familles, et les professionnels aux risques à l’adolescence. Les partenaires incluent AACTS, FVA, Unisanté, et le Théâtre Caméléon.
Activités marquantes :
- 31 mars : Soirée sur les puffs et cigarettes par AACTS.
- 12-14 avril : Ateliers théâtre pour pré-ados pendant les vacances de Pâques.
- 16 juin : Soirée sur l’alcool par FVA.
- 6 octobre : Soirée sur le cannabis.
- 21 septembre : Grande soirée sur le harcèlement avec un théâtre forum par la Compagnie Caméléon et un buffet pour réseautage.
Le projet a touché plus de 100 habitants directement et 150 indirectement. L’équipe a suivi une formation sur l’adolescence et la consommation de substances. Le succès du projet encourage à répéter l’expérience pour d’autres initiatives de prévention.
Chez Momo: À table à la Pagode – Quartier de Malley-Montelly
Ce projet visait à sensibiliser les habitants à l’importance de se questionner sur leur alimentation, ainsi que sur les impacts qu’elle peut avoir sur la santé et le lien social. Les partenaires incluent UniSanté, Graine solidaire, SUPEA au CHUV, et Appartenances.
Activités marquantes :
- 6-9 juin : Confection de goûters avec les élèves de l’école de Provence, atelier cuisine « Manger sain, budget malin » avec UniSanté, et repas communautaire.
- 21-24 septembre : Atelier pizza, ateliers et discussions avec des experts notamment sur la pyramide alimentaire, atelier de découverte de plantes aromatiques, et projection de films traitant de la thématique large de l’alimentation.
- 14 octobre : Vernissage des photos de Gaia Baur et podcast de Serena Sobrero réalisés durant les évènements de septembre, au Pagode Café.
Avec plus de 370 participants, le projet a dépassé les attentes. Certaines personnes ont témoigné avoir pris conscience de nouvelles perspectives sur leur alimentation, suite à la conduite de ce projet. Les retours positifs encouragent l’équipe à renouveler ce type de projet. Le sujet sera intégré aux activités régulières du Pagode Café pour assurer sa pérennité.
Bouger et bien manger – Quartier des Boveresses
De novembre à mars, les salles de gym du Collège de Coteau-Fleuri sont animées le dimanche par la FASL en étroite collaboration avec l’association des Open 1010. Homo Addictus est intervenu en soutien au mois de mars et début avril en mettant l’accent sur la promotion de la santé par l’activité physique et la bonne alimentation. Les partenaires incluent Cool&clean de Swiss olympique, et le nutritionniste Daniel Emile.
Activités marquantes :
- Dimanches de mars : Jeux et sports suivis de Goûters Santé et discussions avec un nutritionniste, impliquant enfants et parents. Environ 50 participants chaque dimanche.
- 2 avril : Grande fête Homo Addictus avec ateliers de sport, stands de sensibilisation, massages assis pour adultes, démonstrations de Vo Vietnam, karaté, tennis, tumbling, parkour, et rallye de découverte des clubs sportifs du quartier.
Le projet a touché plus de 250 personnes, améliorant l’approche des familles envers l’activité physique et la nutrition. Les jeunes ont exploré les clubs locaux, utilisant des bons pour des initiations, marquant un succès notable dans la promotion de la santé et l’engagement communautaire.
Coexister dans l’espace public – Quartier du Vallon
Ce projet visait à favoriser les rencontres et interactions dans le quartier, renforçant les liens sociaux et le sentiment de communauté dans un quartier à forte population souffrant de problèmes d’addiction. Les partenaires incluent la Fondation AACTS, la Fondation ABS, et la Fondation Mère Sofia (Macadam).
Objectifs :
- Encourager la participation citoyenne et l’investissement dans le développement du quartier.
- Améliorer le sentiment de sécurité et créer des espaces inclusifs favorisant la diversité et le dialogue interculturel.
- Organiser des événements conviviaux pour réduire l’isolement social des personnes vulnérables.
Activités marquantes :
- Mai : Immersion de professionnels de la Fondation AACTS lors des accueils libres pour échanger avec les adolescents sur les addictions. Une vingtaine de jeunes ont participé.
- 18 juin : Tournoi d’échecs, brunch, et spectacles inclusifs, réunissant 150 personnes.
- 25 juin : Tournoi de ping-pong, brunch, et spectacles inclusifs, également avec 150 participants. Le bar à sirops était tenu par les adolescents du quartier.
Le projet a permis de déconstruire les préjugés et de favoriser l’intégration des personnes précarisées. Les événements ont promu la discussion et l’écoute active sur les questions d’addictions, touchant 320 personnes. Suite à ces activités, une immersion et une formation avec la Fondation AACTS sont prévues pour l’équipe d’animation.
Drogues – Nouveautés et dangers – Quartier des Faverges
Ce projet, réalisé par l’équipe d’animation, les jeunes du quartier, et des spécialistes, visait à sensibiliser les jeunes, leurs parents, et les professionnels aux risques des nouvelles drogues. Les principaux partenaires spécialistes sont le GREA, DEPART, et Addiction Suisse.
Objectifs :
- Acquérir des connaissances sur les substances légales et illégales.
- Créer un outil accessible pour les travailleurs sociaux.
- Développer de nouvelles compétences chez les adolescents et les adultes.
- Créer un espace d’échange entre les acteurs de la prévention.
Activités marquantes :
- Ateliers (août-octobre) : Réflexion, préparation, tournage du documentaire, et réalisation d’affiches. Six ateliers de discussion avec 43 participants, six ateliers de préparation avec 14 jeunes, sept ateliers de tournage avec 52 jeunes, et cinq ateliers de tournage pour adultes avec 31 participants.
- Avant-première et exposition : Plus de 100 personnes ont assisté à l’avant-première du film et au vernissage de l’exposition. Les échanges entre les adolescents, les familles, et les spécialistes ont été très appréciés.
Le projet a impliqué directement environ 200 personnes. L’équipe d’animation a beaucoup apprécié cette formule coordonnée par un Chef de projet et souhaite la répéter. Des présentations du documentaire dans diverses écoles et institutions sont en discussion. Le GREA, DEPART, et Addiction Suisse sont en discussion pour inclure le documentaire sur leurs sites.
Surconsommation, pensons les alternatives ensemble – Quartier Sous-gare
Ce projet visait à sensibiliser les habitants du quartier à l’addiction à la consommation et à la surconsommation. Les partenaires incluent Dominique Bourg, philosophe, et divers collectifs spécialisés en urbanisme, fast-fashion, écologie, et surconsommation.
Activités marquantes :
- 4 novembre : Balade thématique sur l’histoire et le développement du quartier avec atelier de cartographie collective, projection de documentaire et table ronde sur les transformations urbaines. 15 participants à la balade (sous la pluie) et un groupe élargi pour les débats.
- 8 novembre : Escape Game sur la surconsommation pour les 7-12 ans et les ados, suivi de discussions en famille. 20 enfants et un groupe d’adolescents ont participé et les parents se sont montrés très intéressés.
- 8 décembre : Conférences et débats avec Dominique Bourg et d’autres experts, présentation de l’exposition sur la surconsommation, suivi d’un apéritif dinatoire. Plus de 70 participants.
Le projet a touché 150 personnes directement et une centaine indirectement. Les discussions et échanges ont été riches et l’équipe d’animation a apprécié cette formule avec un Chef de projet. Ayant un programme déjà très chargé avec la fête des 25 ans de la Maison Sous-gare et ayant rejoint Homo Addictus en cours d’année suite au retrait d’un autre lieu, l’équipe regrette de ne pas avoir pu donner plus d’ampleur à ces événements. Ils souhaitent pourtant réitérer ce modèle à un moment plus opportun et estiment que les bénéficiaires ont beaucoup progressé dans leur réflexion sur la surconsommation.
Atteinte des objectifs
Les six volets du projet Homo Addictus se sont déroulés avec succès dans six quartiers différents, atteignant un large public grâce à l’animation socioculturelle. Dans certains quartiers, le nombre de participants a même dépassé les attentes. Les équipes de professionnels sont désormais plus sensibles à l’aspect préventif de leur travail, ont développé leurs compétences et élargi leur réseau dans les domaines ciblés.
Conclusion
Le projet Homo Addictus a attiré plus de 1200 participants, soulignant l’importance de l’animation socioculturelle dans la promotion de la santé. L’impact s’est étendu aux familles et proches, illustrant l’effet systémique des addictions et des comportements à risques, touchant ainsi une communauté plus large.
Ce projet a démontré l’engagement des habitants à s’impliquer activement. L’animation socioculturelle a offert des espaces alternatifs pour développer l’autonomie et les compétences sociales, renforçant la santé communautaire en impliquant jeunes, familles et adultes dans l’amélioration du bien-être et de la qualité de vie.
Suite à cette expérience positive, le Secrétariat général de la FASL aimerait beaucoup lancer un projet de prévention similaire sur les risques de surconsommation des écrans et du numérique. Ce sujet, étonnamment non choisi par les quartiers dans le cadre d’Homo Addictus, pourrait bénéficier de ce modèle de collaboration.
La FASL remercie la Direction Générale de la Santé et les groupes d’experts pour leur soutien et espère que cette expérience ouvrira la porte à de nouvelles collaborations fructueuses.